Si, durant la Renaissance, la musique compte avec l’arithmétique, l’astronomie et la géométrie, parmi les sciences mathématiques, c’est parce qu’elle constitue, aux yeux de l’époque, une voie privilégiée à la compréhension de la nature dans son organisation harmonieuse. À ce titre, la discipline donne lieu a une littérature théorique abondante qui fascine par les liens qu’elle instaure entre les règles musicales et les lois qui gouvernent l’ordonnancement du monde. Thesaurus Musicarum Germanicarum investit ces écrits à partir des moyens dont nous disposons à l'ère du numérique. En étudiant les théorèmes musicaux, leur terminologie et leur transmission, le projet dégage des perspectives captivantes non seulement sur la formalisation du langage musical, mais aussi sur les modes de pensée, les conditions de vérité et l’histoire des idées et des sciences de l’Europe humaniste.