Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, 75006 Paris, salle D 117
Les défis philologiques de l’édition électronique de textes latins et allemands des premiers temps de l’humanisme se concentrent autour des questions orthographiques et typographiques, notamment au travers de la résolution des abréviations ou des variations de semi-consonnes. Les évolutions, tant phonétiques que scripturales des langues, placent les chercheurs contemporains devant la difficulté de rendre compte de la teneur réelle du texte-source. Le choix d'une normalisation systématique apporte un confort de lecture et s'avère indispensable à l’interopérabilité ainsi qu'à l'exploitation informatique des données (détection de citations, création de réseaux sémantiques etc.). Cependant, une telle normalisation entraîne presque nécessairement une perte d'information et implique – notamment lors de l'adoption de conventions classiques pour les textes néolatins – une historicisation qui mérite discussion. À l'inverse, si la prise en compte des particularités linguistiques apporte des informations souvent précieuses sur la source, elle en restreint l'accès, les possibilités d'exploitation et la portée, en renvoyant alors en priorité aux différents créateurs : auteurs, imprimeurs etc.
Un défi supplémentaire consiste à établir une méthodologie cohérente dans un corpus où se côtoient, parfois dans le même ouvrage, la langue latine, allemande et grecque, dont l'histoire des conventions orthographiques, phonétiques et typographiques est fondamentalement différente. Enfin, le choix d’une politique d’édition électronique claire doit prendre en compte les possibilités offertes par l’interface numérique qui permet plusieurs strates de normalisation.
10:00 Christophe Guillotel-Nothmann, Introduction générale à la journée d'étude.
10h15 Pauline Spychala, La normalisation dans les éditions en néo-latin du projet TMG : le cas de l'Anonymus Exerpta (c. 1496) et de Cochlaeus (1507).
L’édition électronique de textes des premiers temps de la Renaissance pose des défis philologiques qui ont déjà été relevés en ce qui concerne la multiplicité de résolution d’abréviations possibles. Il s’agit ici de s’attacher à la langue latine dans laquelle nous voulons produire nos textes et ainsi aller à la rencontre de différentes politiques de normalisation qui rendent compte de l’extrême diversité des pratiques éditoriales en cours à l’heure actuelle. Cette problématique renvoie à la dimension historique du latin et de son évolution tant phonétique que scripturale dans les usages.
10h45 Adrien Tannhof, Méthodologie éditoriale des textes latins du projet TMG.
La méthodologie d’édition de TMG doit répondre à différents critères comme l’ergonomie de lecture, l'analyse sérielle des données et leur réutilisation éventuelle dans le cadre de projets connexes ou postérieurs. Mon intervention présentera une première version des normes typographiques et orthographiques adoptées dans l’état actuel du projet TMG pour l’édition des textes latins. Elle reviendra aussi sur un certain nombre d’exemples problématiques qui seront soumis à la discussion.
11h15 Café
11h30 Anaëlle Le Royer, Édition de sources en langue allemande : la méthodologie à l'épreuve du texte.
L'édition de la Musica de Virdung a été l'occasion d'un questionnement méthodologique propre aux écrits de théorie musicale rédigés en langue allemande. Jusqu'à quel point est-il pertinent d'appliquer aux textes germanophones la méthodologie établie pour les textes latins ? L'écueil inverse serait encore d'adopter une attitude normalisatrice qui va de pair avec l'avènement de la fixation écrite de la langue vernaculaire allemande, mais ne doit justement pas annuler la saillance philologique de ces premiers imprimés, témoins fixateurs d'un état de langue instable. Il convient donc de définir dès à présent des principes d'édition qui rendent compte de la spécificité des textes allemands de cette époque en vue d'un traitement cohérent des unités textuelles.
12h Table ronde